Histoire d’une drôle de rencontre…
Et voilà que je rencontre ce châssis au format juste incroyable (50 X 180 cm) et que je le prends aussitôt sans savoir vraiment ce qui va se passer.
Petit moment de doute au moment de le mettre dans la voiture : et si ça ne rentrait pas ?
Je m’imagine rentrant à pieds, châssis sous le bras en pleine nuit, alors que je suis à 11 km de chez moi…
Ouf, tout rentre dans le véhicule et déjà je m’active mentalement : je vais le travailler horizontalement, ça c’est sûr.
Allez, zou, je n’attends pas une minute et je me lance. Esquisse rapidement tracée au crayon pour situer le motif : ce sera une vue de Notre Dame de la Garde depuis la mer. Nous sommes à Marseille et cette perspective m’inspire !
Jeu de couleurs que je compose dans des pots avec de la peinture acrylique.
Harmonies de bleus, verts et violets que je tente de moduler avec du blanc.
Je commence par le ciel que je travaille en dégradés de teintes et sur des contrastes lumineux. Les gestes doivent être à la fois amples et précis. Je n’ai pas préparé le support avec du Gesso (enduit) et la toile boit un peu la peinture : il faut repasser plusieurs fois et charger en matière.
La découpe de la côte avec la ville et la « Bonne Mère » doit trancher avec le fond mais en modulant les contrastes pour lui donner du relief.
Durant 4 heures pleines je suis « dedans » et plus rien ne compte hormis l’avancée du tableau.
Ma main travaille plus vite que ma tête à moins que ce ne soit l’inverse… Bref, je suis dans un état second !
En toute fin de soirée, fatiguée et l’esprit embrumé, j’ai besoin du recul d’une bonne nuit de repos pour y voir plus clair car, si je continue, je risque de faire des bêtises…
Le lendemain, au petit jour, je suis impatiente et je retrouve mon travail. Un détail attire mon attention : je dois éclaircir encore le ciel qui paraît comme plombé. Les cieux méditerranéens ne sont pas chargés de la sorte habituellement. Hop, je m’y remets et sous mes yeux apparaît enfin la lumière donnant vie au tableau ! La Bonne Mère semble sublimée par les teintes plus claires : j’y suis !
Stop, je dois m’arrêter car la tentation est toujours grande d’en rajouter ici et là et du coup, de tout gâcher.
Je pars de la pièce, je reviens.
Je change le tableau de place, je recule…je plisse les yeux : comme à chaque fois, je me dis qu’il y a un peu de magie dans tout cela…

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